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Héraldique : art et science du blason
 
 
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Jeanne d'Arc :
Son blason et sa devise

Au Blason des Armoiries
 

Un double contre-sens ou le prétendu blason de Jeanne d'Arc et sa prétendue Devise : Vive labeur.

Sur la porte de la maison de Jeanne d'Arc à Domrémy se trouvent trois écussons. Le premier est celui de France : des fleurs-de-lys. Le second celui de la famille Thiesselin : des socs de charrue. Quel est le troisième ? — Évidemment, s'est-on dit, ce ne peut être que l'écusson de Jeanne d'Arc, puisqu'il est sur sa maison. Et l'on a fait un premier contre-sens.

Deux devises se lisent, l'une en haut, l'autre en bas des écussons. La première : Vive le roy Louis, a joui en Lorraine d'une popularité plutôt médiocre. (Est-ce parce qu'elle démontre que Jeanne d'Arc était française ?) La seconde : Vive labeur ! a eu au contraire un très vif succès. Évidemment, s'est-on dit, toujours en partant du même principe : La maison de Jeanne d'Arc doit porter la devise de Jeanne d'Arc. Vive labeur doit donc être la devise de Jeanne d'Arc. Et l'on a fait un second contresens.

C'est ce que je vais essayer de démontrer.

Le blason

Pour l'écusson, je ne serai pas long. Tout le monde l'a vu et le connait. Il a été de toutes les fêtes données en l'honneur de Jeanne d'Arc depuis vingt-cinq ans. Il est à peu près sur tous les livres qui nous ont parlé d'elle. Il est devenu si populaire qu'on le met, en Lorraine, avec la double croix, avec les alérions, avec l'inévitable chardon nancéen, sur de petits bénitiers, sur des flacons à odeur, sur des encriers, sur des coupe-papier, sur des chandeliers, sur des pots à tabac, sur des tasses à café. Il se compose, comme chacun sait, d'une épée, la pointe en haut, portant une couronne et flanquée de deux fleurs-de-lys.

Cet écusson a-t-il jamais été l'écusson de Jeanne d'Arc ? Le roi d'Angleterre l'affirme, Jeanne d'Arc le nie. Qui veut-on croire du roi d'Angleterre ou de Jeanne d'Arc ?

Voici d'abord l'affirmation du roi d'Angleterre. Elle est extraite de la lettre justificative qu'il adressa en latin : au pape, à l'empereur, aux rois, aux ducs et autres potentats de toute la chrétienté,— et, en français : aux prélats, aux ducs, aux comtes, à tous les nobles, à toutes les villes du royaume de France : La Pucelle « se vestit », dit-il, « d'armes appliquées pour chevaliers et escuyers, leva estendart, et en trop grand outrage, orgueil et présomption, demanda avoir et porter les très nobles et excellentes armes de France. Ce qu'en partie elle obtint, Blaon Jeanne d'Arcet les porta en plusieurs conflicts et assauts, et ses frères, comme l'on dit, c'est à sçavoir : Un escu en champ d'azur, avec deux fleurs-de-lys d'or, et une épée la pointe en haut féruë en une couronne. » C'est bien, on le voit, de l'écu aujourd'hui si connu, qu'il s'agit dans ce passage. Le roi d'Angleterre d'ailleurs ne faisait qu'y traduire une des accusations du procès, l'article 58 ainsi conçu : Quod per ejus superbiam et inanem gloriam fecit etiam depingi arma sua, in quibus posuit duo lilia aurea in campo azureo, et in medio liliorum ensem argenteum, cum capulo et cruce deauratis, habentem euspidem erectum sursum, in cujus summitate est corona. »

Nous avons entendu les accusateurs, écoutons maintenant l'accusée :

« Je n'ai jamais eu d'écu », dit-elle, en repense à'cetle accusation. Se peut-il quelque chose de plus formel ? Rexpondit quod nunquam habuit scutum. Elle ajoute : « Mon roi, il est vrai, en a donné un à mes frères, à savoir, un écu d'azur à deux lys d'or et une épée au milieu. » C'est textuellement d'ailleurs ce qu'elle avait déjà dit dans son interrogatoire du 10 mars 1430 : « à la question : Avez-vous un écu de noblesse, un écu et des armoiries, elle répondit : Personnellement je n'en ai jamais eu :

Interrogata utrum haberet scutum et arma, respondit quod ipsa nunquam habuit.

La cause, je pense, est entendue.

Les Lorrains peuvent jeter à profusion, dans un semis de doubles-croix, ce prétendu blason de Jeanne d'Arc, au plafond même de la basilique du Bois-Chenu ! Il a contre lui un mot terrible, celui de l'accusée de Rouen à ses juges : Je ne l'ai jamais porté !

Passons maintenant à la devise.

La devise

Jeanne d'Arc a-t-elle jamais eu comme devise le mot célèbre : Vive labeur ?

Si je m'en rapporte à M. l'abbé Mourot et à son dernier livre [1], c'est une sorte d'axiome pour le clergé lorrain.

Le prédécesseur de Monseigneur de Saint-Dié s'écriait jadis, en prenant possession de son siège : « Nous venons travailler à une oeuvre qui est à vous !… De concert avec vous nous relèverons courageusement la devise de l'héroïque guerrière : Vive labeur [2]

Monseigneur de Saint-Dié pense, lui aussi, comme son éminent prédécesseur, et sa foi sur ce point est si vive qu'elle va jusqu'à s'exprimer dans le langage des dieux :

« Jeunes conscrits, soyez fidèles
à la vertu comme à l'honneur,
Hardis chrétiens, soldats modèles
Vive, vive labeur!
»

Une note précise d'ailleurs la signification de ce dernier vers. Elle porte textuellement : « Devise de Jeanne d'Arc. [3] »

Monseigneur de Nancy pense-t-il comme Monseigneur de Saint-Dié ? Je laisse prudemment à d'autres, plus osés que moi, le soin délicat d'en faire la démonstration. Il est une chose néanmoins que je ne puis pas ignorer : Le 17 mai 1894, Monseigneur de Nancy organisa, lui-même, une grande fête en l'honneur de la Pucelle. Or, on remarquait dans sa cathédrale « au bas de la nef, de grands écussons aux armes de Jeanne d'Arc [4] avec sa glorieuse Devise : Vive labeur [5]. »

Quant à M. l'abbé Mourot, pour qui Monseigneur de Nancy « a toujours, nous dit-il, la puissante et forte attraction de l'électro-aimant à condensateur [6] » (!?) il pense évidemment comme Nosseigneurs de Nancy et de Saint-Dié : « C'est Jeanne », s'écrie-t-il en effet, avec cette heureuse familiarité dont il use si volontiers vis-à-vis de sa noble « compatriote », la « grande vosgienne [7] », « c'est Jeanne qui nous éclaire et qui nous guide sur le chemin de l'avenir réparateur, et notre devise doit être celle qui se lit encore au fronton de la maison de Domrémy : Vive labeur [8] ! » Et M. l'abbé Mourot l'inscrit sur un bel écusson, en face d'un tambour et de cinq soldats français dont il orne la première page de son livre ! Il la fait graver sur le socle d'une statue qu'il élève à la Pucelle, et dont il nous donne la photographie : ce qui lui permet, par surcroît, de nous donner la sienne ! Et les constructeurs de la basilique du Bois-Chenu, qui laissent malheureusement à M. l'abbé Mourot la direction de leur conscience archéologique, font peindre cette devise dans des vitraux, à côté des armes des Chevreuse, des Chaulnes, des Luynes, des Cossé-Brissac, des Sabran-Pontevès, des Cathelineau, des La Rochejacquelin ! On la redit aux petites soeurs de Jeanne d'Arc et à ses petits, pages, aux tertiaires franciscaines comme aux jeunes soldats partant pour la caserne. À qui en effet ne peut-on pas, ne doit-on pas répéter en ces jours de mollesse : Vive l'effort, vive la peine, vive la lutte, vive labeur ?

Eh bien ! toute cette éloquence n'a qu'un malheur, mais il est grave : Jeanne d'Arc n'a jamais eu ce mot pour devise. — Premier contre-sens. Jamais ce mot (dans la devise d'où il est tiré) n'a eu la signification qu'on lui prête. — Deuxième contre-sens. Qu'on en juge.

Toute devise suppose un emblème. Une devise et un emblème se complètent et s'expliquent réciproquement. C'est élémentaire. Prenons par exemple le superbe chardon nancéen qui dressa si longtemps et si fièrement sa tête contre l'aigle impérial et, au besoin, contre les fleurs-de-lys de France. On lit au-dessous la devise latine : Non inultus premor, soit à peu près en français : Qui s'y frotte s'y pique. La devise et l'emblème, n'est-il pas vrai, se correspondent ici admirablement. Prenons maintenant un emblème moins belliqueux, celui de Monseigneur de Nancy : un grand coeur, au dessous duquel est écrit : Misericordia et veritasjustifia et pax. Ici encore la devise complète merveilleusement l'emblème et en précise la signification. Mais essayez donc d'écrire Misericordiaet pax sous l'âpre chardon municipal ; transportez par contre : « Qui s'y frotte s'y pique » sous le pacifique emblème épiscopal, et rien ne se tiendra plus, et notre esprit ne sera pas satisfait ; nous nous dirons : Non, il y a erreur ; ce n'est pas cela !

N'en serait-il pas de même si l'on essayait de rattacher la devise : « Vive labeur » à l'emblème de Jeanne d'Arc ?

Jeanne d'Arc en effet a eu un emblème. Elle se l'est fait faire elle-même à Poitiers et elle l'a porté. Ce n'était pas, qu'on le remarque bien, un écu de noblesse, un écu avec des armoiries : scutum et arma, ce qu'elle déclare n'avoir jamais eu. Le port de l' « écu » proprement dit suppose en effet qu'on était au moins « écuyer », qu'on était noble et Jeanne d'Arc, à Poitiers, était roturière.

Mais les bourgeois du xve siècle, les serfs émancipés en fait s'ils ne l'étaient pas en droit [9] pouvaient porter un emblème, un écu roturier qu'ils se choisissaient à leur gré. Jeanne d'Arc eut donc un emblème, et cet emblème était une colombe. Nous le lisons dans un extrait des registres de l'hôtel de ville de La Rochelle, découvert par M. Quicherat et publié par lui, Revue historique, juillet-août 1877. La Pucelle, y est-il dit, « fit faire au lieu de Poictiers son estendart, auquel y avait un escu d'azur ; et un coulon blanc [10] dedans icelui estoit. » Or, comment voulons-nous écrire : « Vive labeur » sous une colombe ? Autant vaudrait, je le répète, écrire : « Miséricorde et paix » sous un chardon, ou sous un grand coeur : « Qui s'y frotte s'y pique. »


D'ailleurs, l'emblème de Jeanne d'Arc était lui-même composé selon toutes les règles. Il renfermait sa devise et nous la connaissons : « Lequel coulon, lisons-nous encore, à la suite du passage cité plus haut, tenoit un roole en son bec où avoit escript : De par le roy du ciel. » La devise de Jeanne d'Arc n'est donc pas : « Vive labeur, » un mot qui aurait été ridicule avec ses petites compagnes à Domrémy, incompréhensible avec Bandrecourt à Vaucouleurs, déplacé avec le dauphin à Chinon, théâtral, pour ne pas dire plus, dans la prison de Rouen et sur le bûcher. La devise de Jeanne d'Arc était : « De par le roy du ciel. » Et c'était bien la devise de l'enfant qui disait : « J'aimerais mieux filer près de ma pauvre mère, mais il faut que j'aille parce que mon Seigneur le veut ; » et encore : « Je viens de par Dieu, beau sire, pour vous dire que vous serez sacré et couronné à Reims, et serez lieutenant du roi du ciel » ; et ailleurs : « Donnez votre royaume au roi des cieux, après quoi le roi des cieux fera tout pour la France » ; et encore : « Glacidas, Glucidas, j'ai pitié de ton âme, rends-toi au roi du ciel » ; et aux Anglais : « Quittez ce royaume, de par Dieu et la Pucelle ! » C'était bien la devise de celle qui faisait broder sur son étendard le roi du ciel trônant dans les nuées ; de celle qui prenait pour cri le nom même du roi du ciel et de sa mère : « Jhésus-Maria » ; de celle, enfin, qui mourait en répétant : « Jhésus ! » le nom du roi du ciel !

Mais si « Vive labeur » n'est pas la devise de Jeanne d'Arc, le mot labeur a-t-il du moins, dans la devise où il se trouve, la signification qu'on lui attribue ? Hélas ! non. Un second contre-sens s'est greffé sur le premier.

D'où vient en effet la devise : Vive labeur, à quel blason appartient-elle ? Rien n'est plus facile à déterminer.

Il existait dans le Domrémy seigneurial une famille de laboureurs anoblie par les ducs de Bar : la famille Thiesselin. Sa noblesse lui fut confirmée par René ii en 1495, et nous trouvons la description de son blason dans les lettres confirmatives d'armoiries qui lui furent alors octroyées. Il était « d'azur, et trois socs de charrues d'argent, avecques une molète à cinq pointes d'or, et timbré de même [11]  » Ces armes « qui se trouvaient, nous est-il dit, peintes et sculptées en plusieurs sépultures, » existent encore dans la petite église de Domrémy sur la «  sépulture » de Jacob et de Didier Thiesselin. Aucun doute n'est possible à cet égard. Or, ce sont ces mêmes armes, ces mêmes socs de charrue, qui se retrouvent sur la porte de la maison de Jeanne d'Arc à Domrémy, et la devise : Vive labeur, c'est-à-dire : Vive labour, vive le labourage, n'est pas autre chose que la traduction en langage du xve siècle, des armoiries des Thiesselin. Nous savons en effet qu'on disait alors : Une terre de labeur [12] pour une terre de labour. Nous savons en outre qu'en 1481, lorsqu'on sculpta le tympan de la maison de Domrémy, lorsqu'on y grava les socs de charrue des Thiesselin, cette maison était habitée par un neveu de Jeanne d'Arc nommé Claude du Lys, lequel avait épousé Nicole Thiesselin. C'est donc la devise d'une Thiesselin, entrée dans la famille de Jeanne d'Arc quarante ans environ après le bûcher de Rouen, qui a été prise pour la devise de Jeanne d'Arc elle-même. On l'a inscrite sous un blason que Jeanne d'Arc se défend d'avoir jamais porté. On lui a donné une signification qu'elle n'a jamais eue. La série de contre-sens est complète.

Et maintenant que feront les Lorrains ?

M. l'abbé Mourot effacera-t-il l'en-tête de son dernier livre, ce livre écrit, paraît-il, « avec la précision d'un annaliste, la sagacité d'un critique et l'imagination d'un poète [13] ? » Fera-t-il venir les maçons pour gratter le socle de sa statue de Laveline ? Le sacristain de la cathédrale de Nancy mettra-t-il au grenier les bannières de 1894 ? Les conscrits vosgiens cesseront-ils de chanter en choeur : Vive le labourage ? Modifiera-t-on les vitraux de la basilique du Bois-Chenu ? Je n'ose pas l'espérer, et peut-être la chose n'est-elle pas souhaitable. Peut-être est-il bon que la bonne Lorraine des Lorrains, celle qu'ils ont créée à leur image, et un peu à leur usage, celle qui n'est pas française, puisqu'ils n'entendent pas qu'elle soit champenoise, demeure affublée de la double croix de Lorraine qu'elle n'a jamais connue, du blason que le roi d'Angleterre l'accuse faussement d'avoir porté, et de la devise : « Vive le labourage », qui est la devise des Thiesselin ! Cela donne une idée du sens critique qui règne en certaines régions relativement à la Libératrice de la France ! Ne veut-on pas actuellement faire d'elle une tertiaire ! la donner pour patronne aux candidats au baccalauréat et autres examens, sous prétexte que ne sachant ni A ni B elle a stupéfié ses juges par ses réponses [14] ! N'a-t-on pas osé la représenter sur la façade même de l'église de Domrémy, ayant au-dessus de sa tête la caricature d'une oeuvre universellement connue de Raphaël, et en face d'elle saint Michel, plus un gros chien, qui est peut-être un dragon, à moins que ce ne soit un léopard, et qui porte au cou un large collier avec l'inscription ineffable : Old England ? Il est vrai que près de saint Michel et du gros chien se détache une carte aussi vaste que rudimentaire, où un ruisseau, qui paraît un grand fleuve, sépare la Lorraine de la Champagne. Le barbouilleur, en bon Lorrain qu'il est, a mis très ostensiblement Domrémy en Lorraine ! Eh bien ! tout cela se tient : la carte, le chien, le collier, Old England, Vive le labourage, l'écusson, la double croix, Jeanne d'Arc non française, Jeanne d'Arc française quoique lorraine, Jeanne d'Arc lorraine quoique barroise, il ne faut rien faire disparaître d'un ensemble aussi suggestif, qui indique un état d'âme plutôt simple. Il faut seulement, si l'on a quelque sens historique, se dire qu'il est, grâce à Dieu, une autre « bonne Lorraine [15] », la vraie, la grande, la française dans le sens le plus complet du mot, celle qui ne fut sujette ni du duc de Lorraine, ni du duc de Bar, celle qui vint « des Marches de Lorraine [16] », c'est-à-dire de Champagne, vers son gentil Dauphin « de par le roy du ciel ».

La seconde partie de cette dissertation, je tiens à le dire, n'est que le développement d'une note très sensée et très érudite d'un Lorrain, descendant de la famille de la Pucelle, M. le baron de Braux. Il l'a publiée avec la petite allocution qu'il prononça à Saint-Nicolas-de-Port, le 12 avril 1806. « La devise : Vive labeur, dit-il, attribuée si souvent à Jeanne d'Arc est, en réalité, celle de la famille Thiesselin ; ces armoiries et la devise se trouvent sur le tympan de la porte de la maison dela Pucelle, à Domremy… La devise est la traduction des armoiries. » On ne saurait mieux dire.

M. le baron de Braux me permettra donc de mettre cette petite brochure sous sa protection, comme j'ai mis mon précédent travail, relatif à la Croix de Lorraine, sous la protection de son ami, M. Léon Germain. Les idées justes font leur chemin tôt ou tard. Vive labeur, j'en suis sûr, comme beaucoup d'idées fausses relatives à Jeanne d'Arc, a plus vécu qu'il ne vivra !

d'après le Le prétendu blason de Jeanne d'Arc et sa prétendue devise
Chanoine Eugène Misset — Paris, 1897

 

 

 

NOTES :

1. Domrémy et le monument national de Jeanne d'Arc, avec plans, dessins et portraits divers (!) par M. l'abbé V. Mourot . — Sans ce livre, ma brochure n'eût jamais vu le jour. C'est en effet sa lecture très amusante qui m'a révélé combien la devise : Vive labeur, avait de tenants en Lorraine. L'auteur a reçu les félicitations de Monseigneur du Nancy. Il en est fier ; je le comprends. Mais vont-elles sans une légère pointe d'ironie ? Vola oyez, lui dit l'éloquent prélat, embouché la trompette épique! Était-ce bien utile? à quoi bon emboucher la trompette, surtout épique, pour faire connaître urbi et orbi les petits côtés d'une grande chose, des tiraillements regrettables, des toasts après dîner, des calembours de haut vol, très spirituels peut-être, tant qu'ils restent dans uns douce pénombre, mais qui perdent vraiment à se montrer dans le jour trop cru de la publicité ?
2. Mourot, Domrémy, p. 163.
3. Mourot, Domrémy, p. 483. Les amateurs de vers gais trouveront, p. 510, la Marseillaise des ralliés ! c'est intitulé La Française. Toutes les strophes seraient à citer, mais la 3e et la 6e sont des perles ! Ces Messieurs crieront : Aux armes citoyens, si jamais un despote (roi ou empereur) outrage leurs droits ! — Est-ce bien sûr ? Je crois plutôt qu'ils chanteront, et avec âme : Domine salvum. Mais qu'est-ce que cela peut nous faire ? Et à Jeanne d'Arc donc !
4. Les armes qu'elle nie avoir portées sans doute !
5. J'extrais cette phrase de Jeanne d'Arc à Nancy, p. 14, par Émile Badel. Ceux qui ignoreraient qui peut bien être M. Badel seront heureux de l'apprendre de sa propre bouche. En tête d'une petite plaquette où il a fait, pour la postérité, l'énumération de ses Travaux historiques et littéraires (Nancy, Crépin-Leblond 1895), il s'intitule lui-même : Sébastien-Émile Badel, fils aîné de François-Xavier Badel et de Anne-Pauline Lacour, né à Saint-Nicolas-de-Port, le 18 novembre 1861. (!!) N'est-ne pas que cette petite vanité a quelque chose d'homérique?
6. Domrémy, p. 310. Textuel !
7. M. l'abbé Mourot est naturellement familier avec les grandeurs ! Ne s'avise-t-il pas de parler (Domrémy, p. 199) du « vaillant et sémillant évêque de Nancy! » M. l'abbé Mourot n'a évidemment pas le sens de l'épithète, — Il m'appelle d'ailleurs, moi aussi, un « historien sémillant. » (Nationalité de Jeanne d'Arc, p. 43.) : Je n'ai mérité ni cet excès d'honneur ni cette indignité !
8. Domrémy, p. 358.
9. C'était le cas de tous les serfs des comtes de Champagne depuis leur réunion à la couronne.
10. Ce coulon blanc n'était pas, comme le dit M. l'abbé Robert, « un Saint-esprit », La Vénérable Jeanne d'Arc, p. 40. C'était le symbole de Jeanne elle-même, en qui l'on ne trouvait que « bien, humilité, virginité et simplesse. » Estote simplices sicut columbæ.
11. Siméon Luce, Jeanne d'Arc à Domrémy, Supplément aux Preuves, XL, p. 355.
12. C. Godefroy, Dictionnaire du vieux français, au mot labeur.
13. L'appréciation est de Monseigneur de Saint-Dié. Un père est toujours indulgent !
14. Ce qui n'est flatteur ni pour les candidats ni pour les examinateurs ! Et puis le résultat final, à Rouen, n'a-t-il pas laissé quelque peu à désirer ?
15. J'emploie ce mot à dessein, car il ne me répugne en aucune façon de l'employer, au contraire. Mais il est indispensable de comprendre ce qu'on dit lorsqu'on s'en sert.
16. J'emploie encore ce mot à dessein, car on a bien osé m'objecter la prophétie de Merlin, et la Pucelle qui devait venir des « Marches de Lorraine » pour sauver la France. Mais je croyais que tous les Français comprenaient leur langue ! Les Marches de Bretagne étaient l'Anjou ; elles avaient pour capitale Angers (Cf. Larousse au mot Marches). De même les Marches de Lorraine étaient la partie extrême de la province de Champagne. C'est rudimentaire.

 

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