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Héraldique
 
 
Héraldique : art et science du blason
 
Au Blason des Armoiries : héraldique, féodalité, noblesse, armoiries
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Des émaux

Au Blason des Armoiries
 
  • Sommaire
    • Livre I - L'écu intérieur
      • Chapitre 2 - Des émaux

Dans la langue du Blason, on appelle Émaux les différentes couleurs dont on revêt le champ de l'écu et les figures qu'on y représente. Ce nom leur a, dit-on, été donné à cause de l'usage où l'on était anciennement de peindre les armoiries en émail sur les meubles et, plus particulièrement sur les objets d'orfèvrerie.

 

§1. — Nombre des émaux.

On compte onze émaux principaux, savoir :
Deux métaux,
Cinq couleurs proprement dites,
Et quatre fourrures ou pannes.

Les deux Métaux sont : — le jaune, — et le blanc.
Les cinq Couleurs proprement dites sont : — le rouge, — le bleu, — le vert, — le noir, — et le violet.
Les quatre FOURRURES sont : — l'hermine, — la contre-hermine, — le vair, — et le contre-vair.
Outre ces émaux, on en emploie encore deux autres : — la carnation, pour les figures humaines, — et la couleur naturelle, pour les animaux, les fleurs et les fruits. On les exprime toutes les deux par le mots au naturel (1).

En héraldique, les métaux et les cinq couleurs proprement dites sont désignés par des noms particuliers. Ainsi, le jaune s'appelle or, — le blanc, argent, — le rouge, gueules, — le bleu, azur, — le vert, sinople, — le noir, sable, — le violet, pourpre. Les métaux et les couleurs n'ont besoin d'aucune explication pour être bien compris. Il n'en est pas de même des fourrures. Quelques mots sur celles-ci sont donc nécessaires.

L'Hermine est d'argent avec des mouchetures de sable placées en quinconce (fig. 8) ;

Au contraire, le Contre-Hermine est de sable avec des mouchetures d'argent (fig. 9).

Hermine
Fig. 8
Contre-hermine
Fig. 9

Le Vair se compose de pièces en forme de clochettes, les unes blanches, les autres bleues, et disposées de manière que la base d'une pièce bleue touche la base d'une pièce blanche (fig. 10).

Le Contre-Vair ne diffère du vair qu'en ce que les clochettes bleues sont opposées aux clochettes bleues, et les clochettes blanches aux clochettes blanches (fig. 11).

Vair
Fig. 10
Contre-vair
Fig. 11

L'hermine doit toujours avoir quatre mouchetures dans la largeur de l'écu et trois dans la hauteur. S'il y en a moins, il faut le dire en blasonnant, parce qu'elles sont alors considérées comme des pièces ou figures de l'écu. (a)

On appelle Tire chaque rang de clochettes. La première et la troisième tire ont trois pièces d'azur et deux pièces et deux demi-pièces d'argent. Le contraire a lieu pour la deuxième et la quatrième. Quand le nombre des tires dépasse quatre, la fourrure s'appelle Menu-vair ; — quand il est moindre, elle se nomme Beffroy. (a)

Quelquefois l'hermine et le vair sont d'autres émaux que ceux qui leur sont propres. On dit alors herminé ou vairé de tel ou tel émail. La figure 12 en offre un exemple ; elle représente un vairé d'or et de gueules.

Vairé
Fig. 12
 

 

§1. — Représentation des émaux.

Les émaux se représentent sans peine par la peinture ; mais il a fallu imaginer des signes de convention pour les distinguer, quand ils ne sont pas destinés à recevoir la coloration qui leur est propre. Autrefois, on les désignait par leurs initiales : ainsi, O voulait dire or ; A, argent ; G, gueules, et ainsi des autres. Depuis le xviie siècle, on emploie un système de signes d'une grande simplicité, et dont l'usage est aujourd'hui universel. Suivant ce système,

L'or se représente par un pointillé (fig. 13) ;
L'argent, par un fond uni (fig. 14) ;

Or
Fig. 13
Argent
Fig. 14

Le gueules, par des hachures verticales (fig. 15) ;
L'azur, par des hachures horizontales (fig. 16) ;

Gueules
Fig. 15
Azur
Fig. 16

Le sinople, par des hachures diagonales de droite à gauche (fig. 17) ;
Le pourpre, par des hachures diagonales de gauche à droite (fig. 18) ;

Sinople
Fig. 17
Pourpre
Fig. 18

Le sable, par des hachures horizontales et verticales qui se coupent à angles droits (fig. 19).
La carnation et la couleur naturelle n'ont pas de signes particuliers, parce qu'elles se font suffisamment connaître seules (2).

Sable
Fig. 19

Christophe Butkens passe pour avoir fait, en 1626, le premier usage du système de signes que nous venons d'exposer, et, suivant M. Imbert de la Phalecque, les Recherches des antiquités et de la noblesse de Flandre, de Philippe de l'Espinoy, Douai, 1631, seraient le premier ouvrage où on l'aurait régulièrement employé.

 

§1. — Emploi des émaux.

C'est une règle fondamentale de ne jamais mettre métal sur métal, ni couleur sur couleur, par la raison, disent plusieurs héraldistes, que le blason ayant pour base l'ancien costume militaire, les couleurs représentent l'étoffe du vêtement, et les métaux l'armure métallique, et que, dans ce costume, l'étoffe et les métaux étaient toujours alternés. Par conséquent, si le champ est de couleur, les figures doivent être de métal, et réciproquement (3). Il n'est fait exception à cette règle que pour les animaux dont le bec, les griffes, et la langue sont d'un autre émail que celui du corps (4).

Dans un écu qui renferme des partitions, si un quartier est de couleur, celui qui lui est adjacent doit être de métal.

Les fourrures se mettent indistinctement sur les métaux et sur les couleurs ; mais on ne doit pas mettre fourrure sur fourrure.

Les armoiries de métal sur métal ou de couleur sur couleur sont dites à enquerre, du vieux mot enquerre, s'enquérir, s'informer, parce que, comme elles sont contraires aux lois héraldiques, elles donnent occasion de demander pourquoi on les porte ainsi. De cenombre étaient les armoiries de Godefroy de Bouillon : D'argent, à une croix potencée d'or cantonnée de quatre croisettes du même. Cette violation des règles héraldiques fut faite, dit-on, à dessein, par délibération expresse d'un conseil tenu après la prise de Jérusalem, pour marquer l'excellence de cette conquête. Citons encore les Michaëli, de Venise, qui portaient 21 besants d'or sur des fasces d'argent, parce que, dit le père Ménétrier, le doge Domenico Michaëli, se trouvant à la croisade et l'argent ayant manqué, il fit faire, pour payer les soldats, des monnaies de cuir, qu'il remboursa plus tard avec de la monnaie d'or. Les armes de Castriot Scanderberg étaient aussi à enquerre : De gueules, au pal d'azur chargé de trois tours d'or maçonnées de sable, et accosté de quatre pattes de griffon affrontées d'argent (fig. 20).

Godefroi de Bouillon
Godefroy de Bouillon
Castriot Scanderberg
Fig. 20

À ce sujet, Le Laboureur fait observer que l'usage des armoiries étant plus ancien que les « préceptes des héraults », plusieurs maisons qui, à l'époque où les lois héraldiques furent formulées, se trouvèrent avoir des armes mal blasonnées « selon les règles nouvelles », aimèrent mieux « retenir leurs anciens blasons, pour la révérence de l'antiquité, que de se soumettre à des lois et coutumes nouvelles à leur égard, et qui les pouvaient faire passer, en quelque façon, pour des nouveaux nobles, en quittant la marque et le caractère de leur ancienne noblesse. »

On donne le nom d'écu plein à l'écu dont le champ est simplement de couleur ou de métal, c'est-à-dire ne porte aucune figure. En voici quelques exemples. On dit alors qu'il est d'or plein, de gueules plein, etc., ou simplement d'or, de gueules, etc. Les armoiries de cette classe sont excessivement rares.

Albret

Albret (d') : De gueules, plein. (Gascogne)

Vivier

Vivier de Lansac (du) : De gueules, plein. (Languedoc)
 

Hermine

Quinçon (de) : D'hermine, plein. (Île-de-France)

Saint-Hermine

Saint-Hermine (de) : D'hermine, plein. (Angoumois)

La Barge

La Barge (de) : D'azur, plein. (Lorraine)

 
d'après l'Abrégé méthodique de la science des armoiries
W. Maigne — Paris, 1885

 

Notes de l'auteur

1- Les héraldistes anglais donnent le nom de sanguine à la carnation. Ils se servent également de la couleur aurore, qu'ils appellent tanné ou orangé.
2- La sanguine des armoiries anglaises se représente par des diagonales de droite à gauche qui en coupent d'autres de gauche à droite, et l'aurore par des dïagonales de gauche à droite qui coupent des lignes perpendiculaires.
3- Toutefois, le pourpre, étant un émail mixte, se met indifféremment sur tous les émaux.
4- Les brisures jouissent aussi de cette exception, à moins qu'elles ne soient des pièces honorables.

Notes de la rédaction

a- Nous laissons à l'auteur la responsabilité de ses propos sur le nombre de mouchetures de l'hermine et de tires du vair.

 

 
 
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